Chroniques d'un voyageur à travers l'espace et le temps. Ici, vous trouverez des récits de voyage, des vidéos de voyages ainsi que des articles commentant l'actualité au Québec (Montréal), au Canada et dans le monde.
lundi 25 décembre 2017
vendredi 24 novembre 2017
Le Québec, de quel mal souffre-t-il? Ou l’idiot utile et l’idiot actif au service de l’idiot « futé »
"Quand manger devient un luxe qu’on ne peut plus se payer", Le Soleil
L’idiot actif est dogmatique comme son vis-à-vis l’idiot utile, il ne fait pas dans la mesure ni dans la nuance. Ils se placent aux antipodes l’un de l’autre, mais ils se rejoignent dans les verdicts et les sentences qu’ils assènent comme des vérités absolues. Au contraire, l’idiot « futé », stratège et maître d’œuvre avisé, c’est lui qui mène la danse, il est l’instigateur en chef de la discorde ou de la diversion qui occupera les idiots de service.
L’idiot utile est porteur d’un étendard, celui du bienfaiteur et de l’ouvert sur l’autre. Il fera abstraction de ses croyances, de ses doctrines et de ses engagements, il les fera siennes parfois. Armé de bons sentiments, son engagement est altruiste. Il a de la compassion à profusion jusqu’à effleurer la condescendance.
L’opposé de l’idiot utile (et son
repoussoir) est l’idiot actif. Il sait tout. Si le premier est au service du
petit et du pauvre et de l’opprimé, le second est au service des valeurs
dominantes de l’heure. Il se présente comme le garant et le protecteur de ces
mêmes valeurs. Il est aussi le spécialiste de la chose étudiée ou débattue,
comme le remarquait l’auteur Robert Musil.
Prisonnier de son propre point de vue, lequel organise son comportement, ses positions et sa vie. Il est capable de produire sur le monde des avis définitifs et sans équivoque c’est en cela qu’il est moralisateur.
L’idiot « futé », alias le gouvernement
libéral du Québec, il n’arrête pas de lancer des chantiers politiques depuis
son élection, il y a, maintenant, trois
ans. Détrompez-vous, ce ne sont pas des projets pour améliorer le système éducatif
ni retaper le système de santé ni pour diminuer le taux de chômage qui touche
les immigrants et les communautés ethniques ni pour lutter contre l’évasion
fiscale ni contre la corruption.
NON!
Ses projets ne sont pas d’ordre social, il ne s’agit
pas de lutter contre la paupérisation de la population ni contre la
précarisation des travailleurs québécois ni contre la malnutrition ni contre la
pauvreté ni contre les mauvaises conditions d’hébergement des aînés.
NON!
Il s’agit de chantiers d’ordre sociétal, c’est-à-dire légiférer
sur des questions du vivre ensemble, comme si les Québécois ne vivaient pas
ensemble auparavant.
Cela a commencé en juin 2015 avec le dépôt du projet
de loi No 59 concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux
et les discours incitant à la violence pour aboutir à la loi No 62, reformulée
en loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État. Entre les
deux lois, le gouvernement administrait un traitement de cheval à la société
instaurant une politique d’austérité qui donnera ses fruits sous la forme d’un
appauvrissement général des personnes les plus vulnérables. On trouvera le
résultat de cette politique dans L’enquête Bilan-Faim Québec 2017 : 1,9million de demandes d’aide alimentaire par mois. C’est quasiment le quart de
la population qui se nourrit grâce à la charité (appelée banque alimentaire par
euphémisme). Entre temps, on prescrit un traitement de choc à la scène
politique et médiatique en créant la diversion. C’est là qu’on actionne les
idiots de service et qu’interviennent l’idiot utile et l’idiot actif.
Dans l’arène médiatique, les sujets à débattre, censés
être d’utilité publique, n’en manquaient pas. On a eu droit à la saga de la
déradicalisation ou chaque institution réclamait son comité de prévention de la
violence. Il y en avait un pour le gouvernement fédéral et un autre pour le
provincial et d’autres pour la ville de Montréal, l’Université, le CEGEP, les garderies,
etc. Après la saga, c’était au tour du feuilleton du burquini qui a duré toute une saison, il sera suivi de la série
dramatique et macabre du 29 janvier, diffusée en deux temps. La première partie
traitait de la tuerie au sein d’une mosquée et la deuxième de cadavres et de
cimetières. Et présentement à l’affiche, une dramatique qui met en scène le niqab ou le voile intégral sur fond de
racisme systémique ou non, de discrimination institutionnalisée ou non.
Quel est donc l’intérêt de ces multiples lois sur le
vivre ensemble? C’est simple, me disait un ami, comme les politiques, toutes
tendances confondues, connaissent les livres de Nicolas Machiavel, ils savent qu’ils doivent occuper
l’esprit de leurs concitoyens par de faux problèmes, de fausses menaces, leur
faire peur. De la diversion, en somme.
Pour
le moment, ajoute-t-il, l’épouvantail est tout désigné. Le bouc émissaire par
excellence est un ensemble d’immigrants issus de pays arabes et musulmans, car
au sein de cette chose appelée « communauté » il existe des éléments
extrémistes prônant un islam politique. Ils sont fréristes ou salafistes,
connus et reconnus d’ailleurs par l’ensemble des pays occidentaux, et ils
s’utilisent mutuellement en empoisonnant les grands espaces de respiration citoyenne.
Cette population d’activistes islamistes extrémistes est au cœur de toutes les manipulations. Elle est utilisée par tous les apprentis prestidigitateurs. Cette infinissime minorité de la population du Québec est perçue comme un immense panneau de signalisation. Disait une autre amie.
Une
fois la table est mise, l’idiot « futé », stratège, maître d’œuvre et
instigateur en chef de projets et de lois polémiques, il jette le premier os
voilé. Il sait que l’idiot actif et l’idiot utile n’attendent que cela pour se
jeter l’un sur l’autre. Ils s’étripent et s'entre-déchirent en public via les canaux
médiatiques. Le racisme existe crie l’un, non, il n’existe pas rétorque
l’autre.
- Dieu existe!
- Non il n’existe pas!
- Il est systémique!
- Non il n’est pas
systémique!
Et
si les deux millions de mendiants modernes du Québec, fruit d’un acharnement
systématique du gouvernement sortent dans les rues et exigent leur part de
bonheur? Comme l’écrivait le poète Y. Sebti.
Quelqu’un viendra de très loin / Et réclamera sa part de bonheur / Et vous accusera d’un malheur.
mardi 7 février 2017
Qui a crée le monstre?
Qui a crée le monstre?
«Ceux
qui vous font croire des absurdités peuvent vous faire commettre des atrocités
- Voltaire»
Le mal est
fait, le ver est dans le fruit, le virus est dans le corps de la société,
inoculé par des apprentis sorciers qui sévissent dans la Province à tous les
niveaux de responsabilité depuis les dirigeants du gouvernement jusqu’aux
capitaines de l’industrie médiatique en passant par tous les groupes
extrémistes de tous bords. Il ne faut pas s’en cacher ni plonger sa tête dans
le sable. En ce 29 janvier 17, la fissure dans le mur de soutènement de ce qu’on
appelle le vivre-ensemble venait soudain de s’élargir, c’est une béance, à
présent, elle a englouti, entre morts et blessés, une vingtaine d’êtres
humains, laissant sur une rive, des veuves et des orphelins et sur l’autre, une
population ébranlée et en état de choc.
Plusieurs
acteurs ont contribué à intoxiquer l’atmosphère de la coexistence pacifique, ils
ont empoisonné les grands espaces communs de la respiration démocratique du pays.
Le vivre en harmonie est brisé en mille morceaux. Les extrémismes sont
décomplexés, c’est dans l’air du temps.
« Quel est
le tort du clou ô planche? », écrivait un poète arabe du siècle dernier.
J’ai envie de lui répondre maintenant. Il y a bien sûr le marteau, mais surtout
la main qui tient le marteau. Et quelle est cette main, me diriez-vous?
Remontons le
temps pour essayer de comprendre ce qui a amené un jeune étudiant au-dessus de
tout soupçon à commettre l’irréparable, le crime le plus abject de la capitale
nationale, assassiner des citoyens paisibles sur leur lieu de culte. Un acte
barbare qui marquera à jamais la société québécoise.
Plusieurs
mains, en fait, ont tenu le marteau. Convoquons, en premier lieu, les médias. Depuis
au moins les travaux de la commission Bouchard-Taylor, (une dizaine d’années),
le traitement médiatique réservé à cette fameuse « communauté » ou
plutôt aux activités de quelques militants activistes agitées qui s’appellent représentants
autoproclamés des musulmans, imams et prédicateurs est stupéfiant. Pour une
«communauté» ultra minoritaire (3,2% de la population selon Statiques Canada),
c'est une réussite totale. Le jackpot ! Elle occupe les médias, journaux,
radios et télévisions quasiment tous les jours. Mettre en Une de tous les
journaux, et à l'ouverture de tous les bulletins d'information des télévisions
le même sujet et les mêmes protagonistes, est un exploit exceptionnel.
Le volume de
nouvelles alarmistes qu’ils déversent sur les têtes des citoyens est
incalculable. Le matraquage médiatique sur une longue période se focalisant sur
une infime partie de la société, ciblant une fantomatique « communauté »
islamique, frappée d'un chômage endémique qui touche les jeunes et les vieux,
les techniciens et les universitaires. Une « communauté » pauvre et
misérable dont l’influence politique est insignifiante. On ne lui connaît aucun
groupe de pression qui, au sein du gouvernement, défend leur cause, ni aucun
lobby dans la société en dehors de ces fausses questions d'accommodements
religieux, une diversion qui ne dit pas son nom, parce que les accommodements
ne font pas vivre son homme. Elle n’a aucune personnalité d'envergure dans le
milieu des affaires, ni dans le milieu des arts, ni dans l'industrie, ni dans
les finances, ni dans le show-business, ni dans les grands médias, qui
puisse faire la promotion du pauvre immigrant arabe ou musulman. Ni des élus
municipaux, ni des élus provinciaux, ni des élus fédéraux distingués qui
peuvent défendre réellement les vraies affaires de ces citoyens. J’y reviendrai.
Le
matraquage médiatique, donc, sur la durée laissera des traces et, parfois, des
convictions profondes dans l’esprit du citoyen lambda, celui qui n’a pas le
temps, ni les moyens, ni l’intérêt de vérifier par lui-même la véracité de ce
qu’il entend et lit dans les médias. Ce travail de titans que les mass-médias
abattent tous les jours pour mettre à nu, exposer et présenter les activités
d’une frange engagée et militante de cette « communauté » a finalement
donné ses « fruits ». Mettre dans le même panier sans distinction les
islamistes activistes et l’ensemble des membres de cette « communauté »
est un raccourci que beaucoup de journalistes empruntent allègrement, par
ignorance ou par penchant idéologique, d’où la confusion et les fameux
amalgames qui ont caractérisé le traitement médiatique de ces mêmes questions
en Europe.
Les experts
et les spécialistes de la question ou des questions de la radicalisation, de
l’immigration, de l’islam, de l’islamisme et plus savaient tous qu’un attentat
majeur aller frapper le Canada. Ils disaient : ‘Ce n’est pas si un
attentat arrivera chez nous, mais quand, parce qu’ils étaient certains de son
avènement. Et les gens à leur écoute comprenaient qu’il s’agirait d’un attentat
islamiste, mais les véritables chercheurs savaient, eux, que les groupes
islamistes organisés sous la houlette des frères musulmans ou des salafistes ne
privilégient pas ce genre de pratiques. Leur credo c’est d’islamiser la société
à la base et sans violence. Les attentats sont plutôt l’œuvre de quelques
courants takfiristes comme Al Qaida et Daech. Les médias avaient donc préparé
les citoyens à un éventuel acte terroriste, mais quand cela est arrivé, ils ont
parlé d’un terrorisme à l’envers. C’est dire le degré de conditionnement, même
un journaliste chevronné est tombé dans le panneau.
Les médias
lourds et légers dans leur globalité cèdent au sensationnalisme au lieu d’une
démarche informationnelle saine, honnête et responsable. Il y a deux ans,
j’écrivais ceci :
Avant d'aller plus loin, clarifions quelques éléments qui semblent équivoques afin de dépasser les positions tranchées et tranchantes et pour, disons-le, tempérer les ardeurs des uns et des autres, éviter d'éventuels malentendus, et dissiper de probables incompréhensions. Mettons tout de suite la problématique de l'islam politique au Canada en perspective. Rassurons-nous : l'Émirat islamique du Québec n'est pas pour demain. Ce sont les chiffres qui le disent: selon Statistiques Canada (2011), les musulmans représentent 3,2% de la population totale du Canada et c'est à peu de choses près le même pourcentage au Québec.
Deux forces
agissent dans la même direction, les mass-médias toutes tendances confondues et
les promoteurs de l’islam politique. Ils veulent coûte que coûte essentialiser
et communautariser les immigrants issus de pays arabes et musulmans, les
premiers par sensationnalisme ou obéissant à des directives politiques émanant
des hautes instances du pays pour un multiculturalisme heureux et les seconds
par conviction et militantisme. Ces deux forces majeures semblent travailler en
tandem, la première a réussi à diaboliser cette frange de la population du pays
et la deuxième essaye encore jusqu’à aujourd’hui de la chapeauter et de la
diriger.
Cette œuvre
commune de vacarmes sectaires et de vociférations communautaires exaspère
les messieurs Tout-le-Monde, les lambdas de ce pays. Le citoyen du
quotidien excédé et submergé par l'agitation des minorités bruyantes, les
engagés extrémistes, enragés et enrageants, les prosélytes qui occupent
l'espace médiatique avec leurs préoccupations célestes, leurs revendications
vestimentaires grotesques et leurs idéologies d'un autre temps, se radicalise
lui aussi, mais dans l’autre direction.
Convoquons
ensuite le gouvernement. Qu’a-t-il fait de concret pour éviter ce genre de
drame? Quel programme a-t-il mis en œuvre pour protéger cette malheureuse
frange de la société? Je n’aurai qu’à citer des extraits d’un article de la
journaliste Tania Longpré pour démontrer son échec lamentable.
Des gens qui quittent biens, familles et carrières à l’étranger et qui réalisent que la vie de rêve québécois qu’on leur vend n’est que du vent, c’est un échec. Des gens issus de l’immigration économique qui font la file aux banques d’aide alimentaire, c’est un échec. Des médecins, des dentistes et autres spécialistes qui apprennent que leurs diplômes ne sont pas reconnus, c'est un échec. Des professionnels sélectionnés pour leurs diplômes qui doivent reprendre la totalité de leurs études, c'est un échec. Des gens scolarisés au chômage durant plusieurs mois, voire plusieurs années, c'est un échec. Un taux de chômage de plus de 20 % chez les Maghrébins francophones à Montréal, c’est un échec. Un marché du travail fermé aux nouveaux arrivants, c'est un échec. Des quartiers de Montréal qui se transforment lentement mais surement en ghettos, c’est un échec. Du corporatisme à outrance dans plusieurs ordres professionnels, c’est un échec. Des gens qui perdent leur statut social en arrivant ici, c'est un échec. Des comptables étrangers qui travaillent à découper des poulets dans une usine, c’est un échec. Des immigrants qui votent en bloc pour le parti libéral, c’est un échec.
Une « communauté »
aux abois, livrée à elle-même et à la portée de tous les charlatans, d’un côté
et un aboiement continuel et démentiel de l’autre créent la paranoïa dans la
société et poussent quelques faibles d’esprit à commettre l’irréparable.
Pour rebâtir
des ponts et pour retrouver la paix et la sérénité dans notre société, pour
l’épanouissement de cette « communauté » et
pour son intégration harmonieuse et pour panser ses blessures, le gouvernement
est dans l’obligation d’agir et vite. Il doit trouver des réponses aux
questions soulevées plus haut et remédier à toutes ces carences
Les victimes
de l’attentat du centre culturel islamique de Québec. Paix
à leurs âmes.
Azzeddine Soufiane, 57 ans, Maroc, père de trois enfants. Abdelkrim (Karim) Hassane, 41 ans, Algérie, père de trois enfants. Khaled Belkacemi, 60 ans, Algérie, père de trois enfants. Aboubaker Thabti, 44 ans, Tunisie, père de trois enfants. Mamadou Tanou Barry, 42 ans, Guinée, père de quatre enfants. Ibrahima Barry, 39 ans, Guinée, père de quatre enfants.
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