samedi 10 octobre 2015

Le mot de la faim



Le mot de la faim

Je vous écris depuis ma quinzième journée de jeûne forcé. Involontaire. Je n’ai pas fait une grève de faim pour dénoncer quelque chose ou contester une politique quelconque, rassurez-vous, mais, retenez bien votre rire ou votre étonnement, je manque de nourriture, c’est que je suis dans un état de dénuement très avancé. La pauvreté extrême. La dernière allocation que j’ai reçue du gouvernement est allée directement dans les poches de mon locateur. Le mois passé, j’ai fait l’épicerie au lieu de payer le loyer. Le propriétaire est entré dans une colère sans couleur, menaçant de m’expulser manu militari si je ne règle pas le montant en entier. Entre l’itinérance et la famine, j’ai opté pour cette dernière momentanément.