vendredi 4 février 2011

La fabrication de l’insécurité au Moyen-Orient



La fabrication de l’insécurité au Moyen-Orient
À partir d’une rapide analyse de l’histoire récente de la région du Moyen-Orient, la thèse de cette étude se propose de traiter la question de l’insécurité qui est fortement médiatisée par les pays dominants de la planète comme les États européens et surtout les États-Unis.
L’insécurité évoquée ou invoquée par ces pays existe-t-elle réellement ou n’est-ce qu’un subterfuge qui leur permet de mener des interventions dans des pays souverains et de déclencher des guerres préventives, selon le nouveau vocable de l’Administration américaine, partout où leurs intérêts sont en jeu.
Avant de se lancer dans le développement de cette analyse, revenons d’abord sur la définition du concept de sécurité appliquée à un État ou à un ensemble d’États comme la région du Moyen-Orient.
L'insécurité signifie un état de peur ou un sentiment d’anxiété et d’angoisse que ressent un individu ou une collectivité dans l’appréhension de ce qui peut survenir ou advenir à l’égard de leur intégrité physique et morale. Cette situation peut se produire dans le cas de la perception d’un danger réel ou supposé et la gravité de celle-ci pour un pays pourrait varier en étendue et en intensité. Les causes de l'insécurité varient, aussi, selon les menaces d’actes de désobéissance, d’actes terroristes, de tentatives de renversement des pouvoirs locaux. L’auteur français, Fappani Frederic[1], en abordant la question dans les banlieues des villes françaises fait remonter l’apparition de la notion d'insécurité aux années 1970, quoique sur le plan international la notion a été développée pour qualifier les États qui se trouvaient dans l’incapacité d’assoir une autorité qui assure la sécurité de leurs citoyens, mais, en fait, cela se traduit pour les pays partenaires en risque de leurs investissements.
Éric Werner[2] dit « que certains acteurs ou organisations politiques n'hésitent pas à jouer sur les peurs collectives, voire à les susciter, dans l'optique de s'assurer un pouvoir sur les populations sensibles à ce discours ». Les alertes aux actes de terrorisme qui ont tenu le peuple américain en haleine pendant plusieurs mois, après les attentats du 11 septembre 2001, sont un bon exemple. Les chaines de télévision, dans leur émulation, se sont ingéniées à présenter des tableaux et des échelles et des couleurs : vert, jaune, rouge selon de degré de la menace notifiée par les services de sécurité du pays.
Quelques analystes se demandent si l’utilisation de cette notion d’insécurité ne serait-elle pas un outil entre les mains des pouvoirs qui sert à manipuler les opinions des populations comme l’indique L. Bui Trong[3] ou bien tout simplement « quelque chose d'irréel » comme dans l'ouvrage des auteurs W. Ackerman, R. Dulong et H.-P. Jeudy[4].
Eric Werner explique que «l’insécurité achève de réduire les individus à l'impuissance et de les mettre dans l'incapacité de ne rien entreprendre contre les pouvoirs en place». C’est un outil ou une carte sûre et efficace à jouer pour le contrôle politique.[5]
Cette peur et cette angoisse concernent-t-elles les populations locales des pays du Moyen-Orient ou celles des États étrangers avec lesquels ils entretiennent des relations économiques et commerciales multiples et diversifiées ? Les deux, dirait un observateur neutre, le pays qui fait face à l’insécurité et dont le peuple est pris dans un cycle de violence et d’instabilité menaçant sa cohésion et le pays étranger qui n’est pas directement concerné par les menaces intérieures d’insécurité, cependant sur le plan des échanges commerciaux, son économie peut s’en ressentir s’il est grandement dépendant du pays en question, et surtout si ses approvisionnements, en matières premières stratégiques comme le pétrole et le gaz, sont menacés.
C’est ici que se précise la nature de l’insécurité, la souffrance de la population locale n’est pas déterminante dans l’attitude des grands dirigeants. Leur ingérence ne concerne que leurs intérêts, s’ils parviennent à les sauvegarder, le sort des peuples deviendra secondaire. Le cas de l’Arabie Saoudite est révélateur. Une monarchie absolue, l’un des pays les plus fermés sur le plan démocratique au monde, entretient des relations privilégiées ave les États-Unis dont ils sont l’un des premiers partenaires économiques et militaires. Les questions des droits de l’homme et de la liberté prennent, à son égard, étrangement le rang d’une préoccupation secondaire ou carrément nulle.
L’insécurité des pays pourvoyeurs de matières premières est utile, voire essentielle pour les pays bénéficiaires, elle est, donc, une donnée à considérer et à prendre au sérieux : maintenir des foyers de tensions et des conflits ethniques, religieux ou autres peuvent être très bénéfiques aux puissances voraces de matières premières.
Cette même insécurité est primordiale aux pays exportateurs de richesses minières, garder un certain degré de peur et d’insécurité aiderait les régimes autocratiques du Moyen-Orient à garantir leur longévité et à protéger leur système en jouant sur le pire à advenir s’ils viennent à disparaître. Ils lutteraient comme il faut contre les éléments perturbateurs et déstabilisateurs, mais en s’assurant de ne pas les éradiquer, voire de les entretenir dans certains cas. Ne sont-ils pas les garants de la sécurité et de la prospérité de leur peuple ?
L’épouvantail fonctionne, donc, dans les deux sens, il assure l’approvisionnement des grandes puissances et renforce la position des dictateurs et des monarques sur leurs propres peuples. L’insécurité est un produit à double fonction, sa fabrication est donc nécessaire aux deux protagonistes ou mieux aux deux partenaires.
L’insécurité ou la menace permanente est un solide alibi qui permet l’ingérence, l’intervention et l’occupation de territoires d’autrui sans qu’il y ait de grandes protestations de la part des peuples agressés ou des États agresseurs[6]. N’est-ce pas entreprises pour aider des peuples sous le joug de dictateurs présumés ainsi que pour sauvegarder les intérêts des citoyens des pays interventionnistes.
Explorons à présent les causes et les manières de la création de l’insécurité par les puissances dominantes. La région du Moyen-Orient se caractérise par une donnée fondamentale et stratégique, elle est la plus grande pourvoyeuse de pétrole dans le monde, en plus de posséder l’une des plus grandes réserves de cet or noir. La région fournit le tiers de la production pétrolière mondiale et possède les deux tiers des réserves pétrolières du monde. L’Arabie saoudite est le premier producteur de pétrole dans le monde. L’Iran est le quatrième producteur du pétrole dans le monde après la Russie et les États-Unis. Les pays du golfe détiennent plus de 50% des réserves mondiales du pétrole[7]. « Le pétrole est un facteur très déterminant dans la politique du Moyen-Orient[8]
En apprenant, par ailleurs, que les grandes puissances ont qualifié le pétrole de matière première stratégique dès le début du XXe siècle, juste après la découverte du moteur à combustion à la fin du XIXe siècle[9], nous comprenons leur intérêt à contrôler les régions pétrolifères.
Tous les soubresauts, séismes et tragédies qui s’y déroulent sont dus aux manœuvres des grandes puissances pour contrôler les gisements de pétrole et pour y avoir accès sans contraintes majeures. Disons, donc, que sans pétrole cette région redeviendrait ordinaire sinon insignifiante aux yeux de ces derniers. Entamons d’abord un rapide survol de l’histoire de la région pour bien comprendre les dessous de cette question d’insécurité.
Les puissances dans la région sont bien sûr la Turquie, l’Iran et Israël avec son puissant arsenal militaire nucléaire, l’unique cas dans la région, ce qui lui confère un poids considérable malgré sa modeste population et sa petite superficie. La Turquie dispose d’une grande armée moderne et un bassin humain très important. Et l’Iran, une puissance émergente avec la taille de sa population et ses richesses pétrolières, elle aspire à acquérir l’arme nucléaire. Le reste des pays du Moyen-Orient en dehors l’Arabie Saoudite, on verra pourquoi un peu loin, n’influent pas beaucoup sur la géopolitique et la géostratégie de la région. L’Irak est neutralisé par l’invasion américaine et par plus de trente ans de guerre, il a perdu conséquemment tout son poids politique dans la région. La Syrie n’a pas non plus un grand poids dans la région sauf dans le cas de ses alliances avec les puissances voisines comme la Turquie ou l’Iran, car ses ressources humaines et minières sont limitées ainsi que ses capacités militaires. Le Liban est divisé et ne dispose d’aucune richesse particulière. La Jordanie, non plus, ne représente pas une puissance influente, sa faible densité humaine, la pauvreté de sa population et l’absence de gisements pétrolifères ne lui procurent aucun grand rôle à jouer. Il reste l’Arabie Saoudite et les Émirats du golfe, leur puissance réside principalement dans la richesse de leur sous-sol en pétrole et en gaz[10], leur alignement politique sur les États-Unis leur assure un nouveau rôle dans la région qui a son poids tant que l’hyper puissance du monde les appuie. Mais, avant d’arriver à cette situation géographique et politique, la région avait une toute autre configuration au début du XIXe siècle.
Esquissons un furtif tableau de l’histoire de la région pour bien comprendre la situation sécuritaire actuelle et sa pérennité. Remontons seulement jusqu’au XIXe siècle pour ne pas se perdre dans le temps. À l’époque, la Turquie, l’ex-Empire ottoman était la grande puissance de la région. Elle a régné pendant presque cinq siècles sans partage sur l’ensemble du pourtour méditerranéen du Sud et une grande partie du Nord Est de la mer blanche et l’ensemble de l’ex Mésopotamie et le croissant fertile qui englobe en ce moment presque tous les pays du Proche-Orient actuel, la Palestine, la Jordanie, La Syrie, le Liban, l’Arabie Saoudite etc. et une grande partie des pays balkaniques[11]. Les pays ou les États-nations de nos jours cités ci-haut étaient tous des provinces de la Sublime Porte, siège du Califat musulman. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, l’homme malade de l’Europe, comme on qualifiait l’Empire à l’époque, vivait ses dernières heures, subissant au Nord de ses frontières la pression de la Russie tsariste et attaqué et mis à mal à l’Est et au Sud par une Europe de plus en plus puissante et techniquement et technologiquement supérieure. La suprématie de cette dernière a coïncidé avec le formidable essor de l’industrie et des techniques scientifiques[12]. Sentant son démembrement prochain, l’Empire résistait tant bien que mal pour sauver les meubles les plus précieux, ainsi l’Europe vorace et entreprenante et croyant en ses nouvelles forces achevait l’homme malade en fomentant dans son arrière-cour des révoltes et des rebellions.
Aussi, Lawrence d’Arabie[13], un espion britannique aidait et entrainait une armée arabe sous la direction du Shérif de la Mecque. La Grande-Bretagne et la France, les grandes puissances de l’époque, menaient le bal en projetant d’évincer les Ottomans des terres arabes qui promettaient d’être fertiles et riches, ce qui représenterait des débouchés aux surplus de production industrielle européenne et en même temps pourraient receler des trésors de matière première dont l’odeur leur est déjà parvenue par la Turquish Petroleum Company qui exploitait déjà des gisements en Irak[14]. La découverte de l’utilisation du pétrole dans les moteurs à combustion était déjà une réalité à la fin du XIXe siècle.
Pour achever l’Empire, les Européens se sont entendus sur le partage des terres arabes selon un accord secret qui sera connu plus tard sous le nom de Sykes-Picot[15] et qui stipulait le partage et la distribution des territoires entre la Grande Bretagne, la France et la Russie tsariste[16]. En promettant une indépendance aux Arabes et une aide au développement quand ils seront libérés de la tutelle ottomane, les Européens venaient de faire d’une pierre deux coups : la chute de l’Empire d’une part et la colonisation de ses anciennes provinces de l’autre. Les Arabes n’ont vu que du feu. Lawrence fondait des amitiés et des accointances avec les chefs de tribus arabes et leurs notables à qui il leur faisait miroiter de grands succès et d’avenirs radieux en tant que rois et émirs. Le Shérif Hussein de la Mecque nommé, il faut le rappeler, par le Calife Ottoman avait entrepris une révolte avec l’aide des Britanniques en vue de s’accaparer de l’ensemble des terres arabes et de devenir le roi de tous les Arabes. À la chute du Califat, la Grande-Bretagne et la France avaient juste mis en pratique leurs plans de 1916[17].
Ils ont divisé la région en deux parties, l’une sous mandat français et l’autre sous mandat britannique. Ces derniers de fins politiciens ont laissé s’installer des petits Émirats et de petits roitelets ici et là sur les territoires sous sa domination, mais les Français, plus francs et plus directs et moins diplomates ont chassé le roi Fayçal de la Syrie en 1920 et ont installé leur propre gouverneur sur le Liban et la Syrie. Malgré leurs accords, les deux puissances européennes étaient en même temps des rivaux. À qui s’accaparera des terres les plus prometteuses, les anglais, de vieux renards ont flairé de loin l’odeur du pétrole et ont choisi les endroits riches de cette huile noire souterraine. Les français quittèrent durant la deuxième guerre mondiale et laissèrent le Liban et la Syrie, pauvres en ressources à leurs habitants, par contre les Anglais sont demeurés sur place faisant et défaisant rois et émirs.
Pour assurer leur part même après l’indépendance du futur État arabe, ils se sont arrangés pour laisser des petites bombes à retardement. Ils ont tracé des frontières artificielles entre les différents royaumes et émirat en s’arrangeant de laisser une sorte de mosaïque de différentes ethnies et appartenances religieuses dans chaque contrée, ainsi la Grande-Bretagne a poussé très loin au Nord pour inclure une partie de la population kurde dans les frontières de l’Irak, ces derniers se sont retrouvés éparpillés sur les territoires de quatre pays, La Syrie, la Turquie, l’Iran en plus de l’Irak. Nous verrons plus loin les dessous de la stratégie de la force mandatrice britannique.
Au lieu d’un grand pays arabe, ils ont plutôt opté pour de petits pays sans envergure en dehors de l’Arabie Saoudite, (dont les richesses de son sous sol ont été sous-estimées à l’époque et dont la majeure partie de son territoire est un désert) qui sera fondée un peu plus tard en 1932 Par Ibn Saoud. Pour exploiter et avoir la main mise totale sur le pétrole de la région, la Grande-Bretagne, on l’a vu, a manigancé et manipulé tous les notables arabes. Après avoir dépecé l’Empire Ottoman, les Britanniques et les Français ont construit et configuré sur ses anciennes provinces des pays artificiels en corrompant les chefs de tribus dociles.
Il fallait prévoir aussi une certaine unité islamique, ils ont crée des frontières et des territoires sur lesquels ils ont installé des roitelets de service et à l’intérieur desquels ils se sont assurés d’avoir une mosaïque de peuples et d’ethnies. Après une première configuration d’États comme ceux de Damas et d’Alep, de Syrie, de Moussol et de Bagdad, ils ont redessiné les frontières et nommé les émirs et leurs nouveaux pays, l’Irak, la Syrie, la Palestine, la Jordanie, le Liban. L’Iran, cependant est resté à l’écart du fait de leur relative indépendance et de la stabilité de leur régime forgée par la dynastie des  Safavides d’abord puis par les Pahlavis en instaurant le chiisme comme doctrine officielle du pays et en résistant aux Ottomans sunnites. Leurs Shahs avaient su fédéré les Perses dans un État chiite fort. Mais, nous le verrons plus tard, l’Iran sera occupé par l’Union soviétique et la Grande-Bretagne pendant la deuxième guerre mondiale. Et cette dernière avait gardé son influence sur le pays après la guerre avec l’exploitation de ses gisements de pétrole.
Après la Première Guerre mondiale, la Turquie est sortie affaiblie de la confrontation avec les puissances européennes, s’est recroquevillée sur elle-même pour construire son propre État-Nation, un panturquisme basé sur une appartenance ethnique touraniste et n’avait plus aucun rôle majeur à jouer dans la région jusqu’à la fin de la guerre froide.
D’un autre point de vue, et en élargissant la notion d’insécurité à toute la région du Moyen-Orient, du fait des quelques foyers de conflits qui existent depuis plus d’un demi-siècle - nous connaissons tous l’interminable conflit qui oppose les Israéliens et les Palestiniens avec leurs différentes organisations de résistance -. Les différents entre shiites et sunnites en Irak aux Émirats et au Bahreïn, la mosaïque ethno-confessionnelle du Liban et de la Syrie et la grande diversité ethnique en Iran et en Turquie, mènent tous à fragiliser les équilibres internes, nous dirons, alors, que la région est ouverte à la chasse et à toutes les manœuvres et les manipulations.
Ce sont, là, des éléments importants entre les mains des apprentis incendiaires et prestidigitateurs occidentaux. Nous savons tous, aussi, ce que cela représente présentement comme cartes de pression entre les mains des grandes puissances, des foyers de tensions à l’intérieur de pays tels que la Russie avec son problème tchétchène, la Chine avec le Tibet et Taiwan, l’Indonésie avec le Timor, l’Algérie avec la Kabylie berbère. Ces éléments (l’extrême diversité ethnique et confessionnelle) indiquent les points faibles de la région sur lesquels peuvent s’appuyer les maîtres manipulateurs. La Turquie est préoccupée par la question kurde, c’est une carte chaude que ses adversaires peuvent à tout moment jouer en cas de conflits ou de désaccords ou simplement de divergences d’intérêts. Une proportion importante de sa population revendique son indépendance ou du moins son autonomie. L’Iran connait presque la même situation avec ses Azéris et ses Kurdes, mais avec moins d’acuité à cause du petit nombre de ces derniers. Le cas de la Syrie est encore plus problématique avec sa mosaïque ethnique et religieuse : les Druzes, les Alaouites, les chiites, les sunnites, que partage d’ailleurs le Liban avec sa multitude de confessions. Les autres pays de la région comme les Émirats du golfe Bahreïn, Koweït, Qatar, s’ils sont un peu plus homogènes au niveau de l’appartenance religieuse il n’en demeure pas moins des différences doctrinaires entre plusieurs segments de leurs populations. Ces minorités peuvent, tout de même, être très agissantes s’ils sont actionnés ou activés par des puissances intéressées ou des pays rivaux. En ce qui concerne l’Irak, la fracture de la société est presque achevée et toutes les divisions remontent à la surface à présent : les chiites, les sunnites, les Kurdes, les Assyriens, les Turkmènes, les chrétiens, chaque communauté se serre les coudes et revendique sa part du pouvoir, après l’invasion américaine[18].
Toute cette diversité qui, dans d’autres pays, aurait représenté une richesse, en imaginant que chaque appartenance participerait par son apport particulier au progrès et à la prospérité de tous. Chaque ethnie ajouterait son ton et sa teinte aux autres nuances ce qui enrichirait le pays, je pense aux États-Unis, un pays d’immigration par excellence et où la cohésion sociale et politique et le sentiment d’appartenance ont été forgés par les valeurs de la république, de la: liberté et de la démocratie. Et l’Union européenne dans une moindre teneur qui se construit lentement, mais solidement autour de valeurs de démocratie et de droits de l’homme malgré la multitude de races et de religions qui y vivent.
Qu’est-ce qui fait donc que la diversité populaire au Moyen-Orient soit une dangereuse question d’insécurité. Cette question est la plus présente, la plus évoquée et la plus débattue dans les médias et dans les chancelleries. Il faut, tout de suite, reconnaître que cette insécurité pouvait aussi bien passer inaperçue s’il n’y avait pas des convoitises sur la région.
Ce sont les grands intérêts des grandes puissances qui sont en jeu dans cette région qui créent le concept et le font vivre et croître pendant longtemps parfois. Le monde a bien vécu des tragédies un peu partout sur la planète pendant le XXe siècle sans que cela n’émeuve outre mesure les Américains et les Européens. Qu’on pense aux conflits interethniques en Afrique à la fin des années 80 du dernier siècle qui ont fait plus d’un demi-million de morts en l’espace de quelques semaines. Les Tutsis et les Hutus se sont massacrés à coup de machettes et de mitraillettes sans que les grandes puissances crient au scandale de l’insécurité. Les conflits armés entre plusieurs groupes et ethnies au Zaïre, au Congo, en Somalie, au Soudan, au Nigéria, au Yémen en Éthiopie, en Érythrée ont existé et d’autres perdurent (Somalie, Nigéria) sans que les États-Unis éprouvent le besoin d’intervenir ni l’Europe d’ailleurs.
Ce qui décide de la pertinence et de l’importance d’une intervention c’est évidemment les intérêts stratégiques de la superpuissance et de ses alliés européens. La calamité de cette région du Moyen-Orient réside finalement dans les énormes réserves de pétrole et de gaz qu’ils détiennent. Les États-Unis, faut-il le rappeler ont considéré le pétrole comme une matière première stratégique dès la première décennie du XXe siècle.
Comme la région est très riche en matières premières stratégiques dont dépendent les économies des grandes puissances. Elle sera au centre de toutes les turbulences malgré ses atouts ou à cause justement de ses richesses minières. Cela éveille et aiguise les convoitises des grands pays importateurs de pétrole. Voyons, maintenant ce qui a changé dans l’équilibre géostratégique de la région et dans le traitement de la question sécuritaire ces dernières décennies?
Il fallait garder les rivalités vivaces et conflictuelles entre les différents régimes de la région, déjà une ancienne attitude de l’occident colonial, la France et la Grande-Bretagne. Les États-Unis ont pris la relève, ils ont puisé dans l’expérience des pays colonisateurs pour assoir leur nouvelle politique à l’égard des pays arabes et surtout pétroliers. Roosevelt et son administration ont conclu un accord stratégique avec l’Arabie Saoudite au lendemain de la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945, l’exploitation des gisements de pétrole en échange d’une protection du régime monarchique. Depuis l’Arabie Saoudite bénéficie d’un soutien indéfectible de la part de la grande puissance du monde. La monarchie existe depuis les années 1920 sans qu’elle ne connaisse aucune menace sérieuse à son intégrité. Presque un siècle de règne sans partage sur un territoire de pétrole dont les retombées et les revenus reviennent en grande partie à la tribu royale et bénéficie aux grandes pétrolières américaines et britanniques.
La création d’Israël est un autre atout entre les mains des Occidentaux pour le contrôle de la région. Cette grande première dans les annales de l’histoire, la fabrication ex nihilo d’un État en plein Proche-Orient, est une excroissance européenne qui lui permet une présence permanente dans la région sans grands frais et s’assurer ainsi d’un contrôle indirecte sur ses anciennes colonies[19].
L’idée diabolique a d’abord germé dans l’esprit des fins stratèges anglais, aiguillonner et diriger les aspirations du congrès juif mondial vers les terres palestiniennes. Des membres influents dans cette organisation étaient probablement des agents britanniques. Les juifs d’Europe cherchaient plutôt d’acquérir des terres vierges comme en Amérique du Sud ou au Canada ou en Afrique. Mais, les anglais leur suggéraient un endroit qui sied à leur grandeur historique et à leur qualité de peuple élu. Lorsqu’on se rend compte que la population juive en Palestine ne représentait même pas 5% de l’ensemble de la population avant la Deuxième Guerre mondiale, nous comprenons le mécanisme de la création artificielle de l’État d’Israël. Il y avait plus de Juifs séfarades en Afrique du Nord qu’en Palestine. Les Britanniques ne croyaient nullement à la mythologie juive, c’étaient des couleuvres difficiles à avaler, mais, bien emballées et bien médiatisées, pourrait mobiliser les Juifs du monde entier et en particulier les Européens. La montée de la puissance américaine et son impérialisme naissant a remplacé les anciennes puissances vieillissantes dans la direction des affaires et des opérations, sa fraîcheur et son audace lui avaient permis de mener et d’imposer ses vues à ses alliés et à ses adversaires.
Le chiisme iranien et le sunnisme wahhabite, la rivalité a été réactivée en douceur par les puissances dirigeantes en sous-traitant avec leurs amis du golfe le déclenchement des hostilités, l’issue sera fatale pensait-on, mais dans la réalité le leadership chiite ou sunnite n’aura aucune incidence sur le développement humain de cette région. C’est un conflit créé de toute pièce, virtuel, car les populations à la base s’en occupent comme de l’année 14 du prestige de l’un ou de l’autre. Les chiites comme les sunnites font leurs prières de la même façon.
Ces rivalités, entretenues et maintenues vivaces, ont coûté aux peuples de la région, jusqu’à maintenant, plus de trois guerres destructives et plusieurs centaines de milliers de morts. D’abord la guerre Iran-Irak, ensuite la première guerre du golfe après l’invasion du Koweït par l’Irak et enfin la deuxième guerre du Golfe où les Américains ont montré leur véritable visage. Ils voulaient coûte que coûte contrôler les gisements pétrolifères quelle que soit la situation. Sous de faux prétextes et d’énormes mensonges en alléguant que L’Irak détenait des armes de destructions massives, les États-Unis ont agressé et occupé un pays souverain membre de l’organisation des nations unis. La super puissance, le nouvel empire agit désormais à découvert, il exige et dicte des politiques aux pays qui ne lui obéissent pas. «Tu es avec moi ou contre moi», la célèbre phrase de G.W. Bush au lendemain de l’attentat du 11 septembre, semble être la devise officielle de l’«Empire américain ». Les États-Unis engagent les guerres et refilent la facture aux monarchies du golfe (Arabie Saoudite et Koweït) qui règlent la note en pétrodollars.
La Turquie islamique entre en jeu, déçue de l’Europe après un siècle de flirt et d’attente d’être admise dans leur union, elle risque de claquer la fenêtre que l’Europe a laissé ouverte envers elle et reprend ou réapproprie un rôle de leader en se basant sur son prestigieux passé califal et impérial Elle est, elle aussi travaillé par la grande puissance avec laquelle elle partage les objectifs de l’alliance atlantique.
La course au leadership musulman entre le sunnisme wahhabite et le sunnisme laïque de la Turquie, son issue ne sera décidée que par la présence la plus tenace et la plus intègre et la plus moderne possible quoique le colossal investissement des wahhabites pourrait nuire à la prétention de la Turquie de guider de nouveau le monde musulman sunnite et il faut aussi mesurer, à ce moment, l’apport des États-Unis et de l’Europe à l’un ou à l’autre.
Dans les années 1970, les États-Unis téléguidaient les actions des islamistes et manipulaient à tous les échelons et à tous les niveaux le mouvement islamique radical. Ce sont des marionnettes entre leurs mains qu’ils utilisent avec le financement de l’Arabie Saoudite, principale place de l’islam rigoriste et appliquant un droit divin (la charia). La mobilisation des militants islamistes contre les Soviétiques en Afghanistan n’était pas difficile puis son maintien comme monnaie d’échange et une force d’agitation qui pourrait servir comme épouvantail aux différents régimes de la région est une stratégie partagée par les Américains et les Saoudiens. À la fin de la guerre froide, il ne restait aucun adversaire ni ennemi de taille à se mesurer à l’hyper puissance, mais pour avancer et continuer de croitre comme garder en marche sa formidable machine de guerre, les États-Unis avaient besoin d’ennemi, s’il n’existe pas, il faut le créer[20].
La pression du complexe militaro-industriel a donné ses fruits. Les États-Unis ont déclaré la guerre à un adversaire invisible, la guerre doit continuer, guerre à la terreur et au terrorisme, l’Amérique est partie pour une croisade de cent ans à combattre un ennemi virtuel. Quand la planète s’assoupit et respire des moments de paix, on fait vêtir un illuminé musulman d’un pays arabe ou d’ailleurs, d’une ceinture et on le lance dans la foule pour maintenir l’État d’urgence et d’alerte maximale contre le terrorisme et justifier ainsi la continuation de la guerre. Le journal le New Yorker, cité dans «Un siècle pour rien», p. 299, écrit :
Le jeu des États-Unis était justement de fractionner, d’atomiser, d’affaiblir de manière à maintenir dans cette région une instabilité qui ne soit contrôlable que par eux-mêmes.
« Ce serait donc le contrôle de la déstabilisation et de la guerre que viseraient les Américains, disait Khoury dans Un siècle pour rien[21] et non pas la stabilisation et la paix. ». C’est la thèse dont parle Salinger, la stratégie des États-Unis, « La seule grande puissance au monde, la seule grande puissance au Moyen-Orient vise trois objectifs :1. Containment [ou endiguement] à l’égard de la Russie, 2. Préservation d’Israël 3. Préservation de l’approvisionnement en pétrole. Les objectifs d’Israël étant à peu près les mêmes.»[22]
Pour conclure sur la manipulation et la fabrication de l’insécurité dans le Moyen-Orient, il faut juste se rappeler l’attitude des États-Unis durant la guerre Iran-Irak dans les années 1980. L’administration américaine sous la présidence de Reagan était officieusement du côté de l’Irak et contre les Mollahs iraniens, en même temps qu’elle aidait et armait Saddam, elle livrait et vendait des armes aux Iraniens. Et durant la guerre contre l’Union Soviétique, les islamistes afghans et les légions de combattants arabes étaient recrutés par Ben Laden, mobilisés et financés par l’argent des Saoudiens et armés par la CIA et téléguidés par les stratèges américains. Pour mesurer le degré de sophistication des manipulations américaines, il faut relever la présence de combattants palestiniens parmi les Afghans, dont un chef charismatique Abdallah Azzam, qui jugeaient que la libération de l’Afghanistan était prioritaire par rapport à la Palestine. Les Américains ont encouragé Saddam d’envahir l’Irak puis ils l’ont attaqué et ont réduit l’Irak à la mendicité après l’embargo. Toutes ces interventions montrent clairement que l’insécurité est un produit qu’on fabrique, avec l’aide des experts des services secrets, dans les grands bureaux d’études stratégiques des grandes puissances et qu’on commercialise partout où leurs intérêts vitaux sont en jeu.

En survolant rapidement l’histoire du Moyen-Orient, nous avons compris que cette région a été sujette à des turbulences incessantes depuis la fin du XIXe siècle. Ces perturbations ne sont pas forcément une création inhérente à la composition populaire et à l’appartenance religieuse de ces pays, ce sera dû plutôt à des facteurs exogènes (sans minimiser les ressorts endogènes) et à la convoitise des grandes puissances qui cherchent à s’emparer des richesses de la région. L’insécurité dont parle l’Occident en général et par mimétisme le reste des nations, les pays concernés y compris, n’est qu’une fabrication du premier cité dans la perspective de pouvoir contrôler la région visée.

Comme nous l’avons signalé plus haut, l’insécurité de la région est un prétexte et un produit que créent les grandes puissances en vue de faciliter leur intervention et leur ingérence dans les affaires d’autrui. Les exemples d’intervention des américains dans les questions intérieures des pays sont légions : le Japon, l’Allemagne, le Vietnam, la Corée du Sud, Le Panama, le Nicaragua, Cuba, le Guatemala, l’Irak, l’Afghanistan, etc. Les forces militaires américaines, stationnées à l’étranger, sont beaucoup plus importantes qu’à l’intérieur de leur propre pays. Les bases militaires américaines sont distribuées partout sur la planète[23].
La sécurité au Moyen-Orient, comme les médias l’indiquent, est une approche biaisée dès le commencement. Le présupposé est déjà une arrière pensée ancrée dans l’esprit du dominant, parce qu’il sous-entend une instabilité de la région, nourrie elle-même par les intérêts des pays qui agissent justement dans cette direction, en vue de fractionner et de diviser la région dans la perspective de contrôler précisément l’ensemble de ses États.
Celui qui définira le concept, il le maîtrisera, comme les Américains évoquent tout le temps la question d’insécurité, c’est, donc, eux qui le connaissent le mieux, parce qu’ils l’ont pensé d’abord, puis façonné et fabriqué et finalement commercialisé à travers la planète. Les puissances créent l’insécurité pour pouvoir contrôler les gouvernements et les États pourvoyeurs de matières premières stratégiques, c’est la thèse de cette petite recherche qu’il faudrait approfondir pour une grande compréhension de ce phénomène.




Chronologie des événements :
1869 : Ouverture du Canal de Suez
1875 : La Grande-Bretagne contrôle le canal de Suez et la route maritime vers l’Inde
1876 : Constitution de type occidental en Turquie sous Abdelhamid II
1882 : La Grande-Bretagne occupe l’Égypte, la présence anglaise durera jusqu’en 1954.
1888 : Invention du moteur à explosion, l’influence du pétrole commence.
1899 : Émir Mubarek du Koweït signe un protectorat avec la Grande-Bretagne.
1908 : Jeunes-Turcs (Comité union et progrès) au pouvoir déposition du Sultan, rétablissement de la constitution de 1876, fin du règne de Abdulhamid II
1914 : Ottomans aux côtés des empires centraux.
1914 : Protectorat de la Grande-Bretagne sur l’Égypte.
1915 : La Grande-Bretagne promet l’indépendance aux arabes si les Hachémites se révoltent contre les Ottomans.
1916 : Chérif Hussein de la Mecque déclenche la révolte arabe en juin 1916 contre les Ottomans.
05/1916 : Les accords secrets de Sykes/Picot pour le partage des provinces arabes de l’Empire.
11/1917, Déclaration Balfour (Promesse installation d’un foyer national juif en Palestine.)
04/1919, Lawrence à Clémenceau : 06/07 Commission King-Crane recommande de renoncer à faire de la Palestine un État juif. Recommandations rejetés par la France et la Grande-Bretagne.
03/1920, Fayçal fils de Hussein Chérif de la Mecque est proclamé Roi de Syrie
04/1920, Conférence de paix, mandat sur la Syrie et le Liban de la France. Palestine et Irak de la Grande-Bretagne. Accord Long/Berrenger partage du pétrole entre la France et la Grande-Bretagne. Turkish Petroleum Company devient Iraki Petroleum Company
07/1920, Fayçal chassé de Damas par la France, défaite des armées arabes à Maysaloun.
09/1920, Indépendance du Grand Liban, proclamation des États de Syrie, de Damas, de Alep, territoires alaouites, en 1922, l’État du Djebel Druze.
1921 : Fayçal couronné Roi d’Irak.
1930 : Traité de l’indépendance de l’Irak d’avec la Grande-Bretagne.
1932 : Fondation de l’Arabie Saoudite.
1940 : les pays de l’axe s’engagent à reconnaître l’indépendance des États arabes.
1947 : 29 nov. : ONU : Plan de partage de la Palestine entre un État arabe et un État juif.
1948 : 14 mai, Proclamation de l’État d’Israël sur une partie de la Palestine par David Bengourian, Palestiniens réfugiés.
1955 : pacte de Bagdad pro-occidental (Irak, Iran, Turquie et Pakistan, 4 puissances musulmanes)
1958 : Création de la RAU (Égypte, Syrie, Yémen), proclamation de la république d’Irak, renversement de la monarchie Hachémite.
1961, indépendance du Koweït
1967 : Guerre Israël et ses voisins, occupation de Gaza, le Sinaï, Jérusalem Est, Cisjordanie et le Golan.
1969 : Large autonomie culturelle administrative et financière aux Kurdes.
1970 Plan Rogers, application de la résolution 242 en échange de la reconnaissance d’Israël, acceptée par l’Égypte et la Jordanie.
1972 : Irak, nationalisation de l’IPC. Pétrole.
1973 : 6 oct. Guerre Égypte, Syrie versus Israël.
1974 : OLP a un statut d’observateur à l’ONU.
1975 : 13 avril, au Liban, début de la guerre civile.
1978 : (Israël au Sud Liban) ONU résolution 425 pour le retrait d’Israël.
1978 : Camp David, accords entre l’Égypte et Israël.
1979 : Saddam au pouvoir en Irak, Khomeiny au pouvoir en Iran, l’URSS en Afghanistan.
1980-88 Guerre Iran/Irak
1981 : Réacteur nucléaire Tammouz, bombardé et détruit par Israël.
1982 : Invasion du Liban par Israël (opération paix en Galilée), 16 sept. Sabra et Chatila, - l’OLP quitte le Liban, - Attaque suicide contre la force multinationale des N.U., mort de plusieurs soldats américains et français. Les E.U se désengagent.
1983 : Liban, attaque suicide (base américaine)
1987 : Nov. Début Intifada à Gaza puis en cis-Jordanie.
1989 : Accord de Taeef, révision de la constitution du Liban
1990, 2 août, l’Irak envahit le Koweït.
1991 : Opération Desert storm, tempête du Désert., coalition internationale contre l’Irak.
1991 : 30 oct. Conférence de paix à Madrid
1993 : Accords d’Oslo, reconnaissance mutuelle OLP et Israël.
1993 : Autorité palestinienne intérimaire, autonome pour une période transitoire de 5 ans maximum.
1994, 1er Juillet, Arafat à Gaza, Jordanie et Israel signent un accord de Paix.
1995 : 28 sept. À Washington, Arafat et Rabbin, accords de Taba
2000, mai Évacuation du Sud Liban par Israël.
2001 : Attentat à New York. 11 sept., Guerre en Afghanistan, oct./nov.
2002 : janv., Chute du pouvoir des talibans en Afganistan.
2003, deuxième guerre du Golfe, occupation de l’Irak, chute du régime de Saddam




Bibliographie
Ouvrages cités :
Laurens Henry, (1991), Le grand jeu :Orient arabe et rivalités internationales depuis 1945, Colin, Paris.
Corm Georges, (2003), Le proche Orient éclaté, 1956-2003, 3e édition mise à jour, Gallimard, folio histoire, Paris.
J. Lacouture. G Tuéni, G.D. Khoury, (2002), Un siècle pour rien, Le Moyen-Orient arabe de l’empire ottoman à l’Empire américain, Albin Michel, Paris.
Ouvrages consultés
Benafla Karine, (2007) Géopolitique du Maghreb et du Moyen-Orient, Paris, Sédes, collection Impulsion.
Corm Georges, (2003), Le proche Orient éclaté, 1956-2003, 3e édition mise à jour, Gallimard, folio histoire, Paris.
Corm Georges, (2002), Orient-Occident, la fracture imaginaire, La Découverte, Paris.
Corm Georges, (2006), La Question religieuse au XXIe siècle. Géopolitique et crise de la postmodernité, La Découverte, Paris.
Hourani Albert, (1991), Histoire des peuples arabes, Le Seuil, Paris.
Kepel Gilles, (1992), La revanche de Dieu, Chrétiens, juifs et musulmans à la reconquête du monde, Éditions du Seuil, Collection Points actuels, No 117, Paris.
Rodinson maxime, (1979), Les arabes, P.U.F., Paris.
Roussillon Alain, (2005), La pensée islamique contemporaine : acteurs et enjeux, Téraèdre, Paris.
Claude Geffré, (2001), « La modernité, un défi pour le christianisme et l'islam », théologiques, vol. 9, no 2, 2001, p. 135-156.



[1] Frédéric Fappani, Les dossiers de l’éducation, Violence à l’école, Les objets sociomédiatiques.
[2] Eric Werner: de l'extermination », Éric Werner, cité par P. Monthélie, Nouvelles des Synergies européennes, n°42, septembre-octobre 1999, p. 3.
[3] Dubois-Maury, J., & Chaline, C. (2002). Les risques urbains. Paris : Armand Colin.
[4] [pdf] Frédéric Ocqueteau, «Mutations dans le paysage français de la sécurité publique» , Les annales de la recherche urbaine, n° 83-84, septembre 1999, p.7-13.
[5] Idem, Éric Werner.
[6] Un siècle pour rien, Le Moyen-Orient arabe de l’empire ottoman à l’Empire américain, J. Lacouture. G Tuéni, G.D. Khoury, Albin Michel, Paris, 2002.
[7] Article sur Expédia
[8] Un siècle pour rien, Le Moyen-Orient arabe de l’empire ottoman à l’Empire américain, J. Lacouture. G Tuéni, G.D. Khoury, Albin Michel, Paris, 2002, p. 351.
[9] Histoire du pétrole sur Wikipédia
[10] article sur Expédia
[11] George Corm, (2003) «Le proche Orient éclaté 1956-2003 », Gallimard, folio histoire, Paris. 3e édition revue et corrigée.
[12] Idem
[13] Laurens Henry,« Le grand jeu :Orient arabe et rivalités internationales depuis 1945», Colin, Paris, 1991.
[14] Un siècle pour rien
[15] Voir en annexe la chronologie des événements.
[16] George Corm, «Le proche Orient éclaté 1956-2003 »
[17] Les accords Sykes-Picot, sont des accords secrets signés le 16 mai 1916, entre la France et la Grande Bretagne avec l’aval des russes et des italiens, prévoyant le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre en zones d'influence entre ces puissances.
[18] La tentation de fédérer l’Irak en plusieurs provinces autonomes ou même indépendantes. Le Nord entre les mains des Kurdes est pratiquement un État dans l’État.

[19] Voir le livre de l’historien israélien Shlomo Sand, "Comment le peuple juif fut inventé".

[20] Alain Chouet, ex-chef du service de la DGSE disait que « Al Qaida » n’existait pas devant les membres du sénat français, le 29 janvier 2010.
[21] Un siècle pour rien, p. 299
[22] Idem, p. 299
[23] Voir carte en annexe

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